Sénégal : Journée mondiale de lutte contre la drépanocytose, les acteurs réclament le recensement des malades pour une meilleure prise en charge
La journée de la lutte contre la drépanocytose a été célébré par communauté mondiale le lundi 19 juin 2023.
Au Sénégal, l’association des personnes vivant avec la drépanocytose a saisi cette occasion pour faire le plaidoyer pour un accès au traitement. Car selon elle, il n’y a pas de politique sanitaire,ni de statistique, en plus la prise en charge de la maladie est coûteuse.
Le Directeur de la lutte contre la maladie au ministère de la Santé et de l’action sociale, Dr Moustapha Diop, informe que : « chaque année, deux mille enfants naissent avec la maladie et il y a une mortalité assez préoccupante ».
Dr Diop, invite le ministère de la Santé et de l’action sociale à faire un recensement des malades pour connaître leur nombre. Car la drépanocytose fait partie des maladies sur lesquelles le ministère n’a pas encore objectivement de chiffres.
Dr Diop a déclaré « Jusque-là nous nous basons sur des estimations mais l’information que je voulais donner est que le ministère de la Santé prépare l’enquête Steps et que l’une des particularités de cette enquête de 2023 sera l’intégration des maladies comme la drépanocytose ».
Avec cette enquête « nous aurons la possibilité d’avoir des données objectives non seulement au niveau national mais au niveau des régions ».
Maguèye Ndiaye le président de l’association a déclaré : « Il faut qu’on parvienne à recenser tous les malades. On parle de 8 à 10% de la population depuis qu’on est là. On s’appuie des fois sur les cohortes dans les consultations, mais il faut une étude approfondie qui démontre les statistiques réelles. Le problème qui se pose, c’est que, tant qu’on n’aura pas ces maitrises de données, on ne peut pas savoir comment agir et sur quel levier il faut activer. Et pour le faire, il faut que les gens comprennent où se trouve la ou les préoccupations liées à la maladie ».
Selon le président de l’Association des personnes vivant avec la drépanocytose, beaucoup de malades ont du mal à bénéficier d’une prise en charge correcte à cause de leur faible revenu.
L’association réclame à leur ministre de tutelle des prises en charge pour diminuer le coût de l’hospitalisation, les tickets ou encore les médicaments.
Pour info la drepanocytose est une maladie héréditaire du sang, spécifiquement de l’hémoglobine, la drépanocytose, de par sa fréquence, constitue la première maladie génétique, dans le monde. On estime que 300 000 à 400 000 enfants naissent avec une forme sévère de la drépanocytose, chaque année, dans le monde, dont environ 75 % en Afrique. La prévalence de l’hémoglobine S est de 5 à 20 % en Afrique de l’Ouest et atteint jusqu’à 40 % en Afrique centrale. On estime également qu’entre 50 et 90 % des enfants drépanocytaires mourront en Afrique avant l’âge de 5 ans, ce qui correspond, à un nombre de 150 000 à 300 000 décès annuels d’enfants drépanocytaires, soit 5 à 10 % de la mortalité infantile totale en Afrique. Pour lutter efficacement contre la mortalité due à la drépanocytose, l’OMS recommande depuis 2006 un dépistage néonatal et un traitement précoce.