Sénégal : Le gouvernement dissout le parti PASTEF d’Ousmane Sonko, principale opposition à Macky Sall
Le président sénégalais Macky Sall a pris une décision risquée en dissolvant le parti d’opposition, Pastef, dirigé par Ousmane Sonko. Cette annonce, faite par le ministre de l’intérieur, Antoine Félix Diome, vise à porter un coup fatal à son principal rival en vue de la présidentielle de février 2024. Quelques heures avant cette dissolution, Ousmane Sonko avait été placé en détention à la prison de Sébikotane.
Le gouvernement justifie cette dissolution en affirmant que le Pastef a fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels, entraînant des pertes en vies humaines, des blessés et des actes de saccage et de pillage. Ces références font écho aux troubles survenus en mars 2021 et en juin 2023, suite à l’arrestation et à la condamnation d’Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme dans une affaire de viol.
Peu après l’annonce de la dissolution, des manifestations ont éclaté dans la capitale et ailleurs dans le pays, entraînant des affrontements avec les forces de l’ordre et faisant deux morts à Ziguinchor, ville du sud du Sénégal et fief d’Ousmane Sonko. Le gouvernement a pris des mesures préventives en prolongeant l’interdiction de circulation des motos dans la région de Dakar et en suspendant temporairement l’accès à Internet sur les téléphones mobiles, en raison de la diffusion de messages haineux et subversifs sur les réseaux sociaux.
Cette situation suscite des inquiétudes concernant les libertés d’expression et d’information au Sénégal, avec des organisations telles qu’Amnesty International appelant à rétablir l’accès à Internet pour permettre une communication transparente et respectueuse des droits fondamentaux des citoyens. La dissolution du Pastef risque d’enflammer davantage la situation politique dans le pays et soulève des questions sur la stabilité politique et la démocratie au Sénégal.